Près de Dubai, à moins d’une heure de voiture, se dresse un village abandonné qui est actuellement presque recouvert par le sable. Ce petit village est en fait une extension d’une plus grande ville du nom d’Al Madam qui s’est développée autour de routes qui ont autrefois relié Oman à Hatta. Avec la fermeture de la frontière omanie à Mahda en 2016, le trafic a été revu à la baisse et la route qui relie Al Madam et Hatta est aujourd’hui uniquement accessible aux citoyens des Émirats arabes unis et de l’Oman, ainsi que ceux qui possèdent un permis spécial.
Ainsi, le petit village constitué de deux rangées de maisons et d’une mosquée se trouve dans une zone désertique située vers le sud de la ville. Ce qui est étonnant à propos de ce village c’est qu’on ne connaît pas vraiment la raison pour laquelle ses habitants sont partis.
D’après les rumeurs, ce serait dû à une cause surnaturelle. Des habitants de villages voisins disent en effet qu’un mauvais génie serait derrière le départ des villageois. L’entité en question s’appellerait Umm Duwais et serait un esprit féminin avec des yeux de chat et des machettes à la place des mains.
Ce que l’on sait du village
Pour lever les doutes sur le village fantôme d’Al Madam, la SAF ou Sharjah Art Foundation a décidé en 2018 de retracer l’histoire du village à l’aide d’une consultation publique. Parmi ceux qui ont été interviewés au cours de l’enquête, un homme a déclaré avoir été marié dans le village, suggérant que ce dernier a été construit dans les années 70. Pour ce qui est de la raison de l’abandon des lieux, les transcriptions des interviews parlent de grosses tempêtes de sable qui ont rendu le village inhabitable.
D’un autre côté, Yasser Elsheshtawy, professeur d’architecture au Columbia University, propose une autre explication quant au départ des habitants du village d’Al Madam. Selon lui, dans les années 60, le gouvernement de l’UAE avait un projet du nom de « Sha’bi housing » dont le but était de fournir des maisons modernes à la population bédouine nomade dans le cadre d’une modernisation due à la découverte de réserves d’huile.
D’après Elsheshtawy, le village d’Al Madam est un exemple typique de « Sha’bi housing » basé sur un « modèle composé ». Il a ajouté que certaines de ces nouvelles zones d’habitation étaient fabriquées si vite que les infrastructures n’étaient pas toujours en place. D’ailleurs, pour le cas d’Al Madam, les documents de la SAF suggèrent que le village n’était pas fourni en électricité, et dans certains cas, il n’y avait pas non plus d’eau. Il est ainsi possible que ce soit la raison du départ des habitants du village fantôme.
Source : fredzone.org